Du 357 dans le shaker de D. Albot
Le romancier Denis Albot a lui-même chroniqué La Voie du Talion il y a quelque temps (pour information, c’était ICI…).
N’ayant encore jamais lu ses propres romans, je m’y suis donc mise à mon tour, sans idée préconçue et… BINGO ! Un gros coup de cœur !
Les ingrédients de la réussite de son 357 dans le shaker paru aux éditions Ravet-Anceau : humour, concision et personnages attachants. C’est-à-dire l’essentiel pour faire un bon polar !
Pas le temps de s’ennuyer vu le rythme enlevé et les bonnes boutades essaimées tout au long du roman. Pour moi, le véritable point fort tient aux personnages, assez proches de nous et en même temps assez originaux. Proches, dans tous les sens du terme puisqu’ils proviennent du Pas-de-Calais, la région d’origine de l’auteur. Originaux, parce qu’ils ont tous cette petite faille que l’on n’attendait pas et qui ne cadre pas avec l’image que l’on se fait d’eux au démarrage. On s’attache ainsi à Simon, Marie, Diamantina, Jonathan, Virginie et même Natacha… Avec un coup de cœur particulier pour Marie qui deviendra l’héroïne du deuxième opus si mes informations sont correctes ! ;-)
L’originalité du roman tient aussi au traitement de l’intrigue conçue autour d’épisodes (comme dans les séries TV actuelles que je ne citerai pas…), d’où le rythme rapide du roman. Pas le temps de s’ennuyer une minute !
En même temps, si le but avoué du roman est de vous faire passer un bon moment et de vous divertir, il propose aussi une certaine vision de la vie et des maximes bien choisies qui donnent à réfléchir (« Tous ces actes, illégaux et amoraux, n’avaient pas d’autre but que la justice… Leur justice, celle que Marie prônait et que Simon cautionnait. »)
Je terminerai par la règle n°1 (clin d’œil au flic du roman, Simon Delien) : pas d’idées préconçues sur les petites maisons d’édition… On y trouve de véritables petites pépites !
Et « Si tu ne sais pas quoi faire, prends donc un verre »…, installe-toi bien et déguste en même temps du 357 dans le shaker de Denis Albot… Et, en route pour le deuxième volume puisqu’il y une suite à ce premier volume, Travelling 357…
Pour lire les premiers chapitres ou acheter le livre en numérique c'est ICI.
Le résumé éditeur :
Prendre une dose de danger. Ajouter un zeste de souvenir. Mélanger le tout dans un shaker. C'est la recette de l'histoire de Simon Delien, commandant au SRPJ de Lille. Natacha, son amour de jeunesse, veut le revoir. Submergé par l'émotion, il attend impatiemment leurs retrouvailles. Même Marie Walcovitch, sa collègue, sent la tension qu'il tente de dissimuler. Alors qu'elle se doute à peine des conséquences de cette entrevue, elle-même est rattrapée par le passé. Descente aux enfers pour les deux policiers. La devise de Simon, « Si tu ne sais pas quoi faire, prends donc un verre », pourra-t-elle les sortir de ce pétrin ?
Quelques citations pour susciter votre « soif » de lecture :
Extrait 1.
- Tu aimes Modigliani ? demanda soudain Natacha.
Modigliani ! Évidemment. Il ferma un instant les yeux et se répéta « Modigliani, Modigliani ». Désormais, ce serait enregistré. »
- C’est une copie ? hasarda-t-il.
- Évidemment, allons…
Il fut un peu rassuré, mais ce fut de courte durée, car Natacha ajouta :
- L’original est au coffre ! Tu imagines bien.
- Évidemment, conclut-il.
Extrait 2.
Marie était réputée pour ne pas faire dans la dentelle, tant au niveau professionnel que sentimental – si tant est que l’on puisse associer « Marie » et « sentimental » dans la même phrase.
Extrait 3.
- Elle a une faille, un talon d’Achille qui me donne un avantage certain pour la faire parler…
[…] Elle chercha une métaphore plus édulcorée que celle qu’elle avait en tête et murmura :
- Elle préfère le gazon aux baobabs… Si tu vois ce que je veux dire.
Ajouter un commentaire