L'innocence des bourreaux. Barbara Abel

L’innocence des bourreaux de Barbara Abel

Le thriller psychologique qui met en scène les petites gens…

Avec L’innocence des bourreaux, on prend une véritable claque !

D’abord parce que le suspens y est entier avec des rebondissements qui nous font nous exclamer à chaque fois : « Nan, c’est pas possible ! » Pas possible mais néanmoins crédible… et Barbara Abel nous entraîne avec elle dans ce thriller très rythmé, un page-turner qu’on ne lâche pas !

Ensuite, les personnages sont attachants et, chose plutôt rare dans les thrillers, ils nous ressemblent vraiment. Mère de famille débordée, ado difficile scotché à sa PS4, grand-mère acariâtre qui passe ses nerfs sur son aide-soignante résignée, jeune divorcée en conflit pour la garde de son fils de 3 ans ou encore jeune comptable adultérin. Tous les âges et toutes les couches de la société se rencontrent. Chacun ayant ses problèmes du quotidien à gérer.

Ces destins se croiseront dans la superette du coin pour un braquage qui dérape de manière imprévue. C’est le scénario de départ de cette intrigue très bien ficelée.

Mais le lecteur n’est pas au bout de ses surprises… car chacun a son petit secret bien gardé, sa petite lâcheté personnelle. Qui est le bourreau ? Qui est la victime ?

Un roman où finesse psychologique et action font bon ménage. Où l’humour et le pathétique se rencontrent. Un thriller qui se fait aussi critique sociale. Le lecteur ne manquera pas de s’interroger à son tour sur les choix que l’on se doit de faire dans une vie, le cours du destin perturbé par une décision hâtive ou au contraire mûrement réfléchie.

On referme ce roman, riche d’une nouvelle expérience de vie. Seul petit bémol, une fin qui m’a légèrement frustrée… un peu trop ouverte à mon goût… mais qui n’a pas gâché mon plaisir de lecture.

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Mon choix de citations :

« Une femme et un ado. Une mère et son fils. Entre les deux, un écran. Fin du dialogue. Début des hostilités. La scène, Aline la connaît par coeur. Théo aussi, du reste. Mais alors que l'une l'appréhende, griefs amers et frein rongé, l'autre la balaie d'un revers d'insolence, la réplique au taquet. La mère tente de parer la crise de nerfs, le fils se désintéresse de la question. La femme s'agrippe aux quelques reliefs d'autorité qu'elle pense posséder encore... L'ado les désintègre d'un coup de manette de PS4. »

« La vie est un parcours qui se trace au fil du temps, autoroute bien droite pour certains, chemin de croix pour d’autres, quand le destin bascule, quand on arrive à un carrefour, quand il faut choisir un itinéraire. Prendre à gauche ou à droite ? Continuer d’avancer ou faire demi-tour ? Quitter les sentiers battus, s’engouffrer dans un sens interdit, s’égarer dans une impasse… »

« L'enfance est un manteau dont il est douloureux de se dévêtir quand, dans le monde des adultes, le tempête fait rage. »